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Absinthe


Artemisia absinthium


 
Autres noms vernaculaires :
Labsent, wormwood, ajenjo, garden bitters.

Famille :
Astéracées( ex : thé-pays)

Origine :
 Europe centrale. Répandue dans le monde entier. Dans la Caraïbe, elle est cultivée dans les jardins. La multiplication se fait traditionnellement par bouturage des tiges.

Description :
 L’absinthe est une plante herbacée odorante haute de 0,40m à 1 m, très ramifiée dont les feuilles sont très divisées, ovées, gris-verdâtre au-dessus, blanche dessous, soyeuse,  pétiolées et profondément découpées en lanières obtuses. Les tiges,  vert argenté, duveteuses, dressées et cannelées portent des fleurs jaunes, en petits capitules globuleux, groupés en panicules feuillés. Le fruit est un akène lisse, couronné par une cupule membraneuse très courte.

Propriétés pharmacologiques :
Comme la menthe glaciale (tanacetum vulgare), l’absinthe contient jusqu’à cinq % d’une huile riche en thuyone, mais aussi du phélandrène, de l’a- pinène, du tuyol, du nérol, de l’azulène et différents composés tuyoliques. En dehors de l’ essence, les différents composés de la plante sont : l’absinthine, l’acide absinthique, l’anabsinthine, l’artémisine, l’acide succinique, l’acide pipérolique, des lactones sesquiterpéniques, arabsine, artabine, santoînine, des tanins, des résines, des sels minéraux, des flavones et un principe amer. Les parties aériennes possèdent des propriétés cholérétiques (elles provoquent l’hypersécrétion de la bile).Les propriétés antihelminthiques et emménagogues ont été vérifiées.
D‘autres activités ont été démontrées : antipyrétiques, anti-inflammatoire, anticonceptionnelles, schizonticides, . La tuyone peut s’avérer toxique à doses élevées( crises épileptiques et tétaniformes, troubles psychiques et sensoriels. Cependant les effets toxiques ne se manifestent pas aux doses thérapeutiques recommandées.On utilise les feuilles et les sommités fleuries. Elles contiennent un glucoside amer : l'absinthine, et une essence contenant de la tanacétone, toxique. Cette essence d'absinthe provoque chez les animaux une excitation plus ou moins violente et, si la dose est suffisante, une crise semblable à celle de l'épilepsie, avec une phase de convulsions toniques, puis des convulsions cloniques, un coma stertoreux et une période de retour. L'action est à la fois cérébrale, bulbaire et médullaire, mais avec prédominance bulbaire. L'absinthe a été employée dans un but criminel comme abortif ; elle n'agit qu'à dose toxique pour la mère. Il est à remarquer que les liqueurs dites d'absinthe ne renferment souvent pas de trace de feuilles d'absinthe, mais un certain nombre de plantes à essence convulsivantes. (Pouchet) A petites doses, A. absinthium est un amer apéritif, stomachique et eupeptique. A doses moyennes, il est vermifuge et emménagogue. L'extrait aqueux est la préparation de choix, exempte d'essence. On le prescrit à la dose de 0 gr. 10 à 0 gr. 50 en pilules, comme stomachique, et de 1 à 2 gr. 50 comme vermifuge, Poudre : 0,50 à 2 gr. en cachets, comme stomachique ; 4 à l0gr. comme vermifuge. Enfants : 0 gr. 20 par année d'âge.

 Homéopathie. — L'intoxication par l'absinthe produit exactement la crise épileptiforme, des tremblements nerveux précédant l'attaque. Vertige subit, délire avec hallucination et perte de connaissance. Excitation nerveuse et insomnie. Irritation cérébrale. Crises hystériques Empoisonnement par les champignons. Chorée. Tremblements. .Nervosité. Excitation et insomnie des enfants. Hallucinations. Visions horribles. Cleptomanie. Perte de la mémoire. Ne se rappelle pas ce qui s'est passé récemment. Ne veut avoir affaire à personne. Brutal. Vertiges avec tendance à tomber en arrière. Confusion. Désire avoir la tête basse. Inégalité pupillaire. Face violacée. Contractions spasmodiques de la face. Douleur sourde à l'occiput. Mâchoires serrées. Se mord la langue. Tremblement de la langue. Sensation comme si elle était enflée et trop grosse, projetée en avant. Sensation de brûlure à la gorge. Nausées, efforts pour vomir. Gonflement autour de la ceinture et de l'abdomen. Coliques avec gaz. Besoin constant d'uriner. Urines d'odeur forte, colorées en jaune foncé.
Douleur lancinante dans l'ovaire droit. Spermatorrhéc. Ménopause prématurée. Sensation de poids sur la poitrine. Coeur irrégulier. Pouls pouvant s'entendre dans le dos, Douleur dans les membres. Symptômes de paralysie. Doses. — 1°, 6°. (Boericke.)

(Dr Cabre)

Historique et usages traditionnels :
La plante est réputée depuis des temps indéterminés pour ses propriétés médicinales. Elle est citée comme stimulant dans un papyrus égyptien datant du 16 sc. Avant J-C. Les grecs et les romains l’utilisaient pour combattre les troubles de la ménopause, mais également comme vermifuge et fébrifuge. Les médecins de l’antiquité en faisaient une panacée. C’est un apéritif fort ancien dont la consommation connu son apogée dans le 19° siècle .Cependant cette liqueur engendre une dégénérescence motrice,  sensorielle et psychique telle qu’il fallut en interdire la fabrication en 1915. Dans la Caraïbe, cet usage s’est maintenu, dans le traditionnel « décollage du matin. ». Elle était par ailleurs utilisée dans les cas de « mal vent dérangé » ou descente de matrice. Toute la médecine populaire créole attribue à la plante des propriétés apéritives, vermifuges, stomachiques et emménagogues.

Apéritif : infusions des parties aériennees (15 à 20 g/l).
Teinture : 40g de sommités fleuries + 40g de rhum+1l de vin blanc; Laisser macérer 5 jours puis filtrer avant utilisation.
Vermifuge : verser 5g de sommités fleuries dans un litre d’eau bouillante et laisser infuser ½ heure. Boire une tasse tous les matins à jeun pendant trois jours consécutifs.
Règles douloureuses : Une semaine avant la date présumée des règles, boire quotidiennement deux tasses de l’infusion de 5g de sommités fleuries /litre d’eau.
Mal des transports, nausées, vomissements : boire deux tasses/jour de l’infusion à 15g/litre d’eau bouillante.

Précautions d'emploi : …Ne jamais faire un usage prolongé de la plante.
Elle est contre-indiquée chez les enfants, les femmes enceintes ou qui allaitent.
Ne pas employer l’huile essentielle toxique.