Description botanique
L'arbre à pain peut atteindre 20 m de hauteur. Ses grandes feuilles
alternes vert foncé
et luisantes sont très découpées. Aux aisselles des
feuilles se trouvent des fleurs mâles
(les cocottes) et femelles
Les fruits
ronds ou ovales deviennent jaunâtres à maturité et renferment une pulpe
blanchâtre et farineuse riche en amidon.
Il existe une seconde variété d'Artocarpus altilis,
appelée « châtaignier », dont le fruit
contient de
nombreuses graines, les châtaignes, à la saveur moins appréciée que
l'espèce
type.
Historique et usages traditionnels
Les planteurs des Indes occidentales qui pensaient obtenir, pour leurs
esclaves, une
nourriture moins coûteuse que le manioc, demandèrent au roi
Georges III d'envoyer
une expédition à Tahiti afin de recueillir des plants
d'arbre à pain. Lors du voyage de
retour, le capitaine Bligh, voulant rationner
l'eau de l'équipage au bénéfice des plants,
déclencha la célèbre mutinerie du
Bounty qui fit échouer le projet. En 1 792, une
deuxième expédition fut lancée
et 2 1 26 jeunes pieds d'arbre à pain furent débarqués
à la Jamaïque en février
1 793. L'usage alimentaire de l'arbre à pain, bien que sur le
déclin, s'est
maintenu jusqu'à nous. Sur le plan médicinal, la décoction des feuilles
jaunies
ou des tototees est réputée contre l'hypertension dans toute la Caraïbe. Elle
est
aussi largement conseillée dans les affections hépatiques. La décoction
des jeunes
feuilles est utilisée contre les diarrhées, la blesse, le diabète,
les gaz, et la grippe. La
décoction de l'écorce est employée contre les dermatoses
alors que le latex est
considéré comme vulnéraire et cicatrisant.
Composition et activités
pharmacologiques
Deux cents grammes de fruit fournissent autant de calories que 100 g de
pain blanc,
deux fois plus de calcium et autant de phosphore (Pétard, 1986 ;
Pousset, 1992). Le
fruit est riche en acides organiques et en vitamines du
groupe B et C. Il contient de
l'artocarpine et une enzyme, la papayotine (Wong,
1976 ; Kerharo, 1974). Le latex
renferme des cardé-nolides et on note la présence d'acide cyanhydrique dans toute la
plante (Wah
et al., 1962 ; Wildeman, 1949). Les feuilles sont riches en phénols, dont
la
quercétine et le camphorol aux propriétés hypotensives. Les graines contiennent
des lectines, dont la jacaline qui présente, in vitro, une activité antivirale sur le
virus
de l'herpès, de la varicelle et sur le cytomégalovirus (Netprasit et al.,
2000).