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Chadron
béni

Eryngium
foetidum
Apiaceae
Autres noms
vernaculaires :
Antilles
francophones : Chadron béni, chadwon
béni, chadwonèt, herbe à fer.
Caraïbe anglophone :.................fit wced, spirit weed.
Guyane :.........................................radié la
fièvre.
Haïti
:..............................................fèy
koulanî, koulant.
Cette plante ne doit pas être confondue avec le chardon
béni français, Cnicus benedictus L, de la famille
des Astéracées. Le nom scientifique provient du
grec erruggion qui signifie rejet, car cette plante sérait
extrêmement sudorifique.
Origine :
Originaire d'Amérique centrale, le chardon béni
est devenu une espèce
pantropicale. Dans la Caraïbe, il est fréquent
à basse allitude
(inférieure à 800'm) dans les jardins, les
friches et les décombres, au
bord des chemins et aux alentours des maisons. Il se multiplie par
graines et fleurit toute l'année.
Description
botanique
Le chardon béni est une plante
herbacée bisannuelle à forte odeur rappelant
celle du coriandre, haute de 10 à 40 cm, à racine
pivotante. Les feuilles de la base, sessiles,
oblancéolées et à marge
serrétée-épineuse sont
disposées en rosettes. Les feuilles supérieures
sont lobées et munies de dents
acérées. L'inflorescence est en cymcs dichotomes
avec des capitules verdâtrcs à
rougeâtres composés de très petites
fleurs blanches, la longueur des pétales ne
dépassant pas un demi-millimètre. Le fruit
ovoïde, de petites dimensions (2 mm), est couvert
d'écailles et présente des
côtes indistinctes.
Composition et
activités pharmacologiques
Le chardon béni renferme des flavonoïdes, des
saponosîdes, des stérols, des
triterpènes et une huile essentielle à odeur
forte principalement constituée de
dodécène 2, alpha-1, d'alpha-pinène
(antiseptique, bactéricide, fongicide et expectorant), de
para-cymène (analgésique, bacléricide
el virucide), de furfurol (antiseptique et fongicide) et d'alcool
fenquilique (Hegn.iuer, 1973 ; Escobar, 1972 ; Yeh, 1974 ; forgacs et
al., 1983). Les parties aériennes sont riches en calcium, en
fer, en riboflavine et en carotène (Mungell et al., 1950).
Les parties aériennes ont montré une
activité anticonvulsivante. La plante est riche en
composés terpéniques :
alpha-cholestérol, brassicastérol,
campestérol, stigmastérol,
clérostérol,
bêta-sitostérol,
delta-5-avénastérol, stigmastadiénol.
Les feuilles sont actives sur les processus inflammatoires (Garcia
et al., 1999).
Usages recommandes
Fièvre, état grippaux
Boire une tasse deux à trois fois par jour de l'infusion des
parties aériennes à 30 g/1.
Digestion difficile, diarrhée
Boîrc une tasse deux à trois fois par jour de
l'infusion des parties aériennes à 30 g/1 ou de
la décoction de la racine (30 g/1) en cas de flatulences,
gastralgie, diarrhée, vomissement.
Précautions d'emploi
Ne pas employer le chardon béni chez la femme enceinte.
Et aussi...
Malgré son qualificatif de fétide, le chardon
béni peut être utilisé comme condiment
à la place du coriandre.
Usages
traditionnels:
Plante
classique de la pharmacopée créole, le chardon
béni est employé
principalement dans le traitement de la fièvre, des
refroidissements et
de la grippe car il est considéré comme
réchauffant. En Martinique, la
décoction des feuilles est le remède classique
des "pirézi". On peut la
consommer aussi entière en salade, en soupe ou en condiment.
Les
Indiens Caraïbes l'employaient comme guérit-tout.
Le chardon béni a de
nombreuses indications populaires dans la Caraïbe. A celles
précédemment décrites, s'ajoutent ses
usages comme antidiarrhéique,
antidysentérique, antivomitif, emménagogue, antirhumatismal,
hypotenseur et, enfin vulnéraire en usage externe. Il est
spécifiquement employé contre les affections
gastro-intestinales en
Dominique, en République dominicaine et au Guatemala.
Toutes les parties de la plante, mais surtout les
racines, exhalent une odeur très forte; elle n'en est pas
moins estimée et
souvent employée dans la médecine domestique. Les
racines, les tiges et les
feuilles pilées s'administrent en décoction, dans
les fièvres fortes et
tenaces, comme un des plus infaillibles des sudorifiques et
fébrifuges connus.
Cette
herbe entre aussi dans la composition du fameux «looch», connu à la
Guadeloupe sous le nom de « looch de Mme
Pavizot », et dont voici la
formule :
Huile de ricin, Sirop de batterie (1)
Jus de
chardon béni: une
cuillerée à soupe.
A prendre
en une fois.
Ce looch,
qui a une triple action diaphorétique,
purgative, fébrifuge, qui est sans doute
bactéricide et antiseptique aussi, est
très recommande dans la fièvre jaune, les
uccès pernicieux, les fièvres
bilieuses et, en général, dans toutes les
pyrexies où l'élimination toxinique
est insuffisante par les reins.
(i) On désigne, sous ce nom,
le
sirop obtenu avec du
jus de canne
bouilli jusqu'à consistance sirupeuse, et non
clarifié.
Dans les accès
de paludisme, la décoction d'Eryngium
(1 branche pour une tasse à
thé), prise aussi chaude que possible, est très
efficace pour hâter le stade de transpiration.
Contre les rhumatismes, on se sert de la
macération de la plante dans de l'alcool ou du
mélange de son jus et d'huile de
camomille comme révulsif, en frictions ou applications
locales.
Enfin, pour
faire baisser les températures
élevées, on fait de fréquentes
lotions avec un mélange composé de suc d'Eryngium,
jus de citron et d'eau sédative.
Les
feuilles et les racines pilées ont été
autrefois utilisées contre les morsures de serpent.
Les
feuilles bouillies dans l’eau avec
des feuilles de cotonnier servent à la
préparation d’une tisane contre les
fluxions de poitrine.
En
y incorporant du mais moulu,on obtient un
cataplasme que l’on peut appliquer à chaud sur la
poitrine.
N.B. Ne pas utiliser le
chardon béni chez la femme enceinte.
Réf: J.L.Longuefosse, Dr Cabre
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