Arada
Petiveria
alliacea
Nom
vernaculaire : danday, devant-nègre, verveine puante.
Autres
noms vernaculaires :Kudjuruk, douvan-douvan , liane ail,
radié pian., anamu
Famille : Phytolaccacées ( famille du raisin
d’Amérique).
Origine
: Son nom vernaculaire est celui d’une ethnie
d’’Afrique de l’ouest qui a fourni de
nombreux
esclaves aux Antilles
C'est une plante indigène de la forêt
équatoriale amazonienne et elle peut être
rencontrée dans d'autres régions de
l'Amérique du
sud et en Afrique. Elle est quelquefois appelée " Garlic
Weed (
faux ail)" car la plante et la racine ont une odeur
spécifique
similaire à celle de l'ail. Elle pousse à
l'origine au
Pérou, à Cuba, en Amérique du sud, aux
Caraïbes, au Sri Lanka, au Sud Ouest des USA (Floride et
Texas).
C'est une plante qui était connue en Amérique du
Sud et
qui a été introduite aux USA et dans la
communauté
Hispanique.
Dans la Caraïbe, cette espèce croît
spontanément près des maisons, sur les terrains
en
friche, les prairies et les sous-bois.
Elle supporte biern la sécheresse mais
préfère les
lieux humides et pousse à basse altitude dans les lieux
ombragés.
La multiplication met en jeu les graines, et la floraison
à lieu de novembre à février.
Cette
plante entre dans la composition du
Protocurare.
Toutes
les parties de la
plante, surtout la racine, exhalent une odeur
forte, énétrante et
désagréable,qui rappelle
celle de l'ail ; on s'en sert pour écarter les insectes qui
attaquent les habits et les étoffes de laine.
Propriétés
pharmacologiques :
Les feuilles, tiges et racines
sont diurétiques
vésicantes, anti-spasmodiques et vermifuges ;Renfermant du souffre, elles sont
préconisées contre les
maladies de la peau, notamment la gale.
Elle
contient des tanins, polyphenols, senfols, Allantoin, arborinol, iso
astilbin, benzaledhyde, benzoïc-acid
benzyl-2-hydroxy-5-ethyl-trisulfide, coumarines, dibenzyl trisulfide,
engeletine, friedelinol, alpha-isoarborinol-acetate,
isoarborinol-cinnamate, isothiocyanates, kno3, leridal, leridol,
lerodol-5-methyl ether, lignoceric acid, lignoceryl alcohool,
lygnoceryl lignocerate, linoleic acide mycitrine, nonadecanoique, acide
nonadecanoique, acide oléique, acide palmitique, pinitol,
proline, trans-n-methyl-4-methoxy, senfol, sitosterol, beta, acide
stearique, tanins, trithiolaniacine.
Les feuilles, les tiges et les racines sont
diurétiques ; on les emploie contre la pierre et autres
affections vésicales.
Les feuilles sont encore diaphoniques et antispasmodiques. On les
utilise dans
l'ischurie, l'hystérie, l'hydropisie et la fièvre
jaune.Toute la plante contient du soufre, et c'est pour
cette raison qu'elle guérit la gale.
Cliniquement,
l'arada a démontré in vitro des
propriétés antileucémiques et
antitumorales dans plusieurs études. La plante contient du
benzaldehyde aussi bien que des coumarines. Les deux composantes de cette plante ont
été l'objet d'études très
poussées sur leur propriétés
antitumorales et / ou anticancéreuses ainsi que pour
ses propriétés immunostimulantes in vivo ou in
vitro.
Une étude de 1993, a montré qu'un extrait
fait d'une solution d'arada a la capacité de stimuler les
lymphocytes et la production d'interleukineII chez les souris. Dans la
même année, une autre étude sur les
souris a démontré qu'un extrait d'Arada augmente
de 100% l'activité des cellules tueuses(NKCA) et simule la
production de l'interféron, l'interleukineII et 4. De
nouvelles recherches en 1999 et 2000 continuent de prouver que l'Arada in
vivo posséde des propriétés
immunostimulantes. Des recherches effectuées
plutôt en 1949 a rmontré une activité
insecticide et un faible stimulant utérin a
été noté en 1964.En allemagne,un
groupe de recherche a étudié les
propriétés antimicrobiennes in vitro de nombreux
agents pathogènes tels que que de nonbreuses
bactéries gram positif et négatif, la
mycobactérie de la tuberculose et plusieurs souches de
champignons en 1972 . Ces propriétés
antifongiques ont été
démontrées par un autre groupe de recherche en
1979 sur des études faites sur E Coli et Pseudomonas. Les
chercheurs du Guatemala et d'Autriche ont étudiés
de près les propriétés
antimicrobiennes et ont publié deux études en
1998 confirmant son activité en milieu in vivo et in vitro
contre de nombreuses bactéries,champignons et des
protozoaires. Dans ces études in vivo faites sur les souris
aucune toxicité aigue ou orale n'a été
chez les souris aux doses thérapeutiques
utilisées. En 1996, des chercheurs ont découvert
qu'une infusion de racines d'Arada est un nématicide
efficace. Un extrait de graines a montré in vivo et
in vitro qu'il peut stimuler les contractions utérines c'est
ce qui expliquerait son utilisation depuis très longtemps
comme herbe médicinale dans les tropiques en tant que
stimulant pour l'avortement et un emmagogue. C'est pourquoi l'Arada est
contre-indiqué pour les femmes enceintes. Des chercheurs en
1990 ont montré l'effet hypoglycémique de l'Arada
qui se manifeste par une réduction du niveau du sucre dans
le sang de plus de 60% après une heure d'administration chez
la souris.
Une
autre champ d'étude est basé sur
son usage traditionnel comme remède analgésique
et anti-inflammatoire. En utilisant le test de carragenine ou
l'histatine qui induit les oedèmes puis l'administration
orale de l'extrait de racine hydro alcoolisé de Petivera
alliacae, on a constaté l'effet anti-inflammatoire
marqué de l'anamu dans cette étude. Une petite
expérience par la méthode double aveugle sur des
hommes atteints d'ostéoarthrite a montré que la
feuille de thé d'Anamu est légèrement
mieux que le placebo. Une autre étude sur l'effet
anti-inflammatoire de Petveria alliacae a été
étudiée en utilisant une solution faite
d'extraits de plante congelée qui est administrée
oralement aux rats. Aucune différence significative n'a
été trouvée entre le groupe
témoin et le groupe traité. Observation qui a
mené les chercheurs à supposer que l'action
anti-inflammatoire est propre aux extraits alcoolisés faits
à base de racines et non à partir des feuilles de
cette espèce.
Il
y a une certaine toxicité de la plante qui a
été notée à des dosages
élevés. Dans une étude allemande, la
gastrotoxicité par consommation de l'extrait
alcoolisé à base de racine, a montré
une faible toxicité et aucun effet de cause
d'ulcère au niveau de la muqueuse gastrique. La valeur de la
dose létale (LD 50) est plus élevée
que la dose efficace (ED50) de 31,4 mg/kg. Dans l'étude
Hoyos, les lymphocytes ont été traités
in vitro avec des extraits à 200,300 et 400 fois plus
important que la dose recommandée. Un délai dans
la prolifération cellulaire a été
observé avec des dosages élevés, mais
avec aucune inhibition de la mitose. Cela a amené les
chercheurs à émettre l'hypothèse que Petiveria
aliacea pourrait contenir des agents potentiellement mutagènes
ou carcinogènes. Cependant dans la médecine
contemporaine, il n'est pas considéré comme
un puissant mutagène.
Historique
et usages traditionnels :
Cette plante est utilisée en tant
qu'analgésique (soulage la douleur)et anti-inflammatoire
(particulièrement pour l'arthrite et les troubles gastriques
). Les Indiens l'ont également utilisée pour des
problèmes sanguins et vasculaires. C'est une des sept
plantes utilisées par la communauté Cabloco
d'Amazonie pour le soulagement de la douleur. Dans la
médecine des plantes du Brésil, elle est
appelée Tipi et est considérée comme
un antispasmodique, diurétique, emmenagogue, stimulant et un
sudorifique. Elle est employée aussi contre l'arthrite,
l'affaiblissement de la mémoire et induit les avortements.
En dosage élevée, elle est toxique et doit
être utilisée avec précaution lorqu'on
l'utilise de façon interne.
La racine est plus efficace que
les feuilles et la racine est considérée comme un
anesthésiant et un analgésique. Les feuilles sont
utilisées sous forme de cataplasme à usage
externe pour les maux de tête, les douleurs rhumatismaux et
d'autres types de douleur et aussi comme un insecticide.
Petiveria aliacea est
utilisé au Brésil pour soigner la malaria et les
rhumatismes. Dans l'ethnobotanie de Ka'apor, il est appelé
mikur-ka'a ce qui veut dire opossum-herb et est utilisé
à la fois comme herbe médicinale et magique.
Dans la médecine des plantes au Guatemala, il est
appelé Apacin et est utilisé comme
remède traditionnel contre la sinusite (par inhalation de la
poudre faite à base de la racine de la plante). La
décoction faite à base de feuilles est
à usage interne pour soigner les ennuis digestifs, la
digestion lente et le fait d'avoir des gaz. et de la fièvre.
La
décoction à base de feuilles est
employée de manière externe comme
analgésique pour les douleurs musculaires et les maladies de
la peau. En Haiti, l'extrait fait à base de feuilles ou de
racines d'anamu écrasées est inhalé
pour soigner les migraines et une macération de ces feuilles
est utilisée comme analgésique en faisant des
bains de bouches pour les douleurs dentaires. Elle serait
utilisée aussi contre la rétention d'eau et pour
son action sur les émonctoires.
Elle est, en outre, vésicante, antispasmodique et
vermifuge. Descourtilz la range dans la catégorie des
antispasmodiques fétides.
Les racines ont été signalées comme
odontalgiques. A Porto-Rico, on donne la décoction de la
plante aux nouvelles
accouchées, pour prévenir les accidents des
suites de couches.
l’infusion
des feuilles est recommandée pour
accélérer et faciliter
l’accouchement et contre l'asthénie. les
feuilles
servent à la préparation
de bains aromatiques provoquant une sudation
générale qui aboutit à une
baisse
de température dans les fièvres rebelles
à
caractère infectieux. on utilise aussi cette
préparation
en
lavement contre les fermentations intestinales.
Appliquées
en compresse humide sur le
front, elle soulage les maux de tête..
Le jus des feuilles fraîches et
écrasées servent à la
désinfection des plaies
La dose employée est de 30 gr. par litre d'eau en
décoction, à prendre par verre toutes les heures.
En
homéopathie, les indications de Petiveria sont : les
paralysies,
la
paraplégie avec engourdissements, la sensation de froid
à l'intérieur, froid
dans les os.(Cabre)