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Graine l'église

Abrus precatorius
Papilionacées

Noms vernaculaires:
 grin'réglisse; grin'léglise, réglisse

Origine, description, écologie:
Suffrutescent, voluble, haut de 1-3 mèt., branchu ; à tiges et branches grêles, très flexibles et très enchevêtrées ; à racines traçantes, chevelues. Feuilles paripennées, délicates, à 10-12 paires de folioles opposées, arrondies aux deux extrémités ou mucronées au sommet. Fleurs roses ou rosées, en grappes courtes, simples, habituellement situées à l'extrémité de branches sans feuilles ; calice tronqué ; carène plus longue que les ailes ; étamines 9 (celle qui est opposée à l'étendard manquant), réunies en tube court, fendu du côté de l'étendard, et attaché à la base de l'onglet vexillaire ; stigmate capité. Gousse pubescente, oblongue, presque tronquée aux deux extrémités, divisée en 2-4 fausses cloisons transversales, contenant chacune une graine ronde ou ovale, rouge écarlate, et munie, à la base, d'une tache noire. — Les semences restent longtemps attachées aux valves fortement tordues, au milieu desquelles ont peut admirer leur belle couleur.
Les tiges, quand on les mâche, ont le goût de la réglisse d'Europe.

Usages traditionnels:

Descourtilz place la plante dans les béchiques adoucissants ; dans le pays, on se sert en effet des feuilles, et surtout des tiges et des racines, en tisane contre la toux, l'oppression, l'irritation de la gorge et des bronches. Avec les graines, on fabrique des chapelets, des colliers, des bracelets, etc. 
Aime les terrains secs
Les racines sont employées dans plusieurs colonies tropicales comme succédané de laréglisse, de là le nom de liane réglisse donné à la plante, ou de réglisse d'Amérique. Les graines de cette espèce sont employées avec succès en Europe, sous forme de macération dans l'eau,contre la conjonctivite granuleuse chronique ; elles doivent cette action à la présence d'une substance albuminoïde très toxique, l'alrine, qui appartient à la classe des ferments solubles. Cette substance se présente sous la forme d'une poudre brun jaunâtre, soluble dans l'eau ; elle peut être employée aux lieu et place de la graine de jequirity (1 pour 500.000 d'eau) (E.H.).

Les feuilles, tiges et racines sont pectorales et béchiques.
Contre les vertiges, on conseille de se laver la tête avec une infusion des feuilles.

Principales indications:
Rhumes, grippes, toux, affections pulmionaires, blennorragies.


Chimie des principaux constituants :

Racines, tiges, feuilles : Glycyrrhizine (5-10% dans les feuilles), protéines (26,7% dans les feuilles), glucides (feuilles), saponosides triterpéniques.

Parties aériennes : isoflavanquinones (abruquinone B et abruquinone G) (Limmatuapirat G. et al., 2004).

Graines : l’abrine (lectine) constitue un poison mortel à raison de 0,5 mg pour un adulte et est considérée comme une des plus puissantes toxines connues. Sa structure et ses propriétés sont similaires à la ricine. On peut aussi rapprocher son activité à celle de la colchicine.

Stéroïdes (stigmastérol, B sitostérol), acide abrique, acide gallique, N-methyl-tryptophane, terpènes, sucres réducteurs (galactose, arabinose, xylose), alcaloïdes.

Propriétés pharmacologiques :

L’abruquinone B issu de l’extrait des parties aériennes d’Abrus précatorius présente des activités antituberculeuses, antiplasmodiales et cytotoxiques. L’abruquinone G possède des activités antivirales et cytotoxiques modérées (Limmatuapirat G. et al., 2004).

Deux saponines triterpénoïdes et leurs dérivés acétates isolés d’un extrait des parties aériennes d’Abrus precatorius ont présenté une activité anti-inflammatoire. Les deux dérivés acétates ont la meilleure activité (Anam EM., 2001).

 Des extraits de tiges et de racines d’Abrus precatorius présentent une activité notable contre les cestodes et les schistosomules (Schistosoma mansoni) (Molgaard P. et al., 2001).

 

Toxicologie :

L’abrine, protéine obtenue à partir des graines d’Abrus precatorius, est hautement toxique (dose fatale humaine = 0,1 à 1 microgramme / kg). Cette lectine inhibe la synthèse des protéines, entrainant la mort cellulaire. Elle induit des dommages cellulaires endothéliaux engendrant une augmentation de la perméabilité capillaire. On observe alors un passage plus important de fluides et de protéines à travers la membrane et la formation d’oedèmes au niveau des tissus. Il s’agit du syndrome de fuite vasculaire. Les graines, absorbées broyées, provoquent en premier lieu une toxicité gastro-intestinale (nausées, hémorragies multiples, des gastro-entérites) , mais aussi des convulsions et des oedèmes (Dickers KJ. et al., 2003).

 

Références scientifiques :

Anam EM., 2001

Anti-inflammatory activity of compounds isolated from the aerial parts of Abrus precatorius

Phytomedicine, 8(1), 24-27.

 Dickers KJ., Bradberry SM., Rice P., Griffiths GD., Vale JA., 2003

Abrin poisoning

Toxicol. Rev., 22 (3), 137-142.

Limmatuapirat G., Sirisopanaporn S., Kittakoop P., 2004

Antitubercular and antiplasmodial constituents of Abrus precatorius

Planta Med, 70 (3), 276-278.

 Molgaard P., Nielsen SB., Rasmussen DE., Drummond RB., Makaza N., Andreassen J., 2001

Anthelmintic screening of Zimbadvean plants traditionnaly used against schistosomiasis.

J. of Ethnopharmacol., 74 (5), 257-264.