Grande consoude
Noms
communs : consoude officinale, grande consoude, herbe aux
coupures.
Nom botanique : Symphytum officinale, famille des
borraginacées.
Noms anglais : comfrey, knitback, knitbone.
propriétés
:
Traiter
les ecchymoses et les entorses.
Traiter
les élongations musculaires et les douleurs articulaires,
favoriser la
cicatrisation des blessures et des ulcères
cutanés.
Parties
utilisées : feuilles, racine.
Habitat et origine : plante
indigène vivace originaire d'Europe et d'Asie
septentrionale,
naturalisée dans certaines régions
d'Amérique du Nord. Elle prospère
dans les milieux humides.
L'usage
interne de la consoude est déconseillé
à cause de sa teneur potentielle
en pyrrolizidines, qui sont des substances toxiques pour le foie
Posologie
Par
voie externe
- Appliquer, de deux
à quatre fois par jour, un onguent ou une lotion
renfermant de la consoude. Un des produits ayant fait l’objet
d’essais
cliniques concluants renfermait 25 % de racine de consoude
officinale
(10 % d’un extrait 2,5:1).
Limiter l’usage de la consoude
à un maximum de six
semaines par an, pour éviter une possible accumulation de
pyrrolizidines dans l’organisme. À noter
qu’au Canada, les fabricants
de crèmes ou d’onguents à base de
consoude doivent prouver que leurs
produits ne contiennent pas de pyrrolizidines.
Historique
La
consoude est utilisée depuis plus de
2 000 ans en médecine
traditionnelle. Par exemple, Dioscoride, un médecin grec du
premier
siècle de notre ère, la conseillait pour traiter
les hémorroïdes ainsi
que les inflammations pulmonaires ou digestives. Elle renferme de
l’acide rosmarinique, un anti-inflammatoire reconnu, de
même que du
mucilage aux vertus émollientes
et de l’allantoïne, une substance cicatrisante. On
attribue
généralement à ces substances actives
les propriétés thérapeutiques de
la consoude administrée par voie interne, mais ces usages
ont été
abandonnés du fait que la consoude peut renfermer des
pyrrolizidines
potentiellement toxiques pour le foie. De nos jours, on limite donc
généralement son utilisation aux applications
externes.
Dans
plusieurs langues, le nom de cette plante signifie
« unifier, souder » (symphytum,
consoude, knitback, consuelda, consolida
maggiore,
etc.), ce qui évoque certaines de ses indications
traditionnelles comme
le traitement des fractures et des plaies cutanées
à l’aide de
cataplasmes. D’une part, on présume que ces
cataplasmes réduisaient
l’enflure causée par les fractures;
d’autre part, on sait que
l'allantoïne, un des ingrédients actifs de la
consoude, stimule la
formation de nouvelles cellules : isolée au
début du XXe siècle,
cette substance est de nos jours employée comme cicatrisant
en dermatologie.
La
consoude a fait partie de l’alimentation humaine,
principalement comme
ingrédient dans les salades et dans les soupes. Elle a
également été
utilisée comme plante fourragère, notamment au XIXe siècle
en Grande-Bretagne, parce que sa haute teneur en protéines
et sa faible
teneur en cellulose en faisaient un aliment de choix pour les porcs et
les volailles.
Hépatotoxicité
des pyrrolizidines de la consoude
À
ce jour, on a identifié plus de 350 pyrrolizidines
présentes dans plus
de 6 000 plantes appartenant aux familles botaniques
des borraginacées,
des composées et des légumineuses.
Près de la moitié de ces substances
sont toxiques. Cette toxicité a été
établie durant les années 1920,
à
la suite d’intoxications massives causées par
certaines espèces de
séneçon (Senecio spp.,
mauvaises herbes communes dans les
champs) ou d’autres plantes sauvages qui avaient
contaminé les récoltes
de céréales en Afrique, en Afghanistan et en
Inde.
Au
cours des
années 1980, les chercheurs ont
détecté la présence de pyrrolizidines
hépatotoxiques (toxiques pour le foie) dans la consoude.
Comme les
conséquences d’une intoxication aux pyrrolizidines
sont graves et
potentiellement fatales, on ne prend plus guère de consoude
par voie
interne depuis le milieu des années 1990, bien que
les cas
d’intoxication attribuables à cette plante soient
très rares chez les
humains (sept cas tout au plus depuis 1985) et que les
données soient contestées par certains auteurs.
En
Grande-Bretagne, on a interdit l’usage des extraits de racine
de
consoude, car ils renferment nettement plus de pyrrolizidines que les
extraits de feuilles. Les Allemands ont, de leur
côté, déterminé
qu’il
ne fallait pas prendre plus de 1 µg par jour de
pyrrolizidines par voie
interne et 100 µg par voie externe. Aux
États-Unis, la Food & Drug
Administration (FDA) a recommandé aux fabricants de produits
à base de
consoude de ne plus vendre de produits pour usage interne et de
s’en
tenir aux onguents destinés aux usages topiques,
recommandation qui a
été suivie. Quant aux autorités
canadiennes, elles interdisent la
consoude dans les produits de santé à prendre par
voie interne et
exigent que les fabricants de produits destinés aux usages
topiques
fassent la preuve que leurs onguents, lotions ou teintures sont exempts
de pyrrolizidines toxiques.
La
teneur en pyrrolizidines de la consoude officinale (Symphytum
officinale) varie d’un lot à
l’autre,
mais cette variété en contient nettement moins
que deux autres avec
lesquelles elle peut être confondue : la consoude
hérissée (Symphytum asperum)
et la consoude de Russie (Symphytum uplandicum), qui
est un hybride des deux autres espèces. Au Canada, la
consoude rugueuse et la consoude voyageuse (Symphytum
peregrinum) sont interdites.
Recherches
Ecchymoses,
entorses, douleurs articulaires et musculaires. Un essai ouvert (sans placebo)
mené auprès de 492 sujets souffrant
d’ecchymose, d’entorse,
d’étirement musculaire ou de douleurs
articulaires a été publié
en 2002 : l’application d’un
onguent de
racine de consoude (Kytta®, un produit allemand) a
entraîné une
diminution de la douleur de l’ordre de 45 % et une
diminution ou un
arrêt de la médication classique
(anti-inflammatoire ou analgésique)
chez plus de 66 % des patients. Un essai à double
insu mené
avec le même produit et publié en 2004 a
aussi donné des résultats
positifs pour 142 sujets souffrant d’une entorse de
la cheville :
l’application de l’onguent a
été plus efficace que le placebo pour
soulager la douleur, diminuer l’enflure et augmenter la
mobilité de
l’articulation. Dans un essai subséquent
à simple insu, ce
même onguent a été au moins aussi
efficace qu’un gel à base de
diclofénac (un médicament anti-inflammatoire non
stéroïdien) pour
soulager la douleur et l’enflure causées par une
entorse (164 sujets)
Un
autre produit allemand (Traumaplant®) a fait l’objet
de deux essais à
double insu avec placebo concluants : l’un a
porté sur 206 sujets ayant
subi une entorse de la cheville, tandis que l’autre a
été effectué
auprès de 215 sujets souffrant de maux de dos.
À noter que ce produit
est fabriqué avec des feuilles d’une
variété spécifique de
consoude de Russie (Symphytum uplandicum )
dont les parties aériennes ne contiennent pas de
pyrrolizidines; il contient 25 % de plante fraîche.
Ecchymoses
et entorses. La Commission
E
allemande reconnaît l’usage topique des produits
à
base de consoude officinale pour traiter les ecchymoses et les entorses.
Usage
interne
- La consoude renferme des
pyrrolizidines, des
substances toxiques pour le foie. Son usage interne est donc
déconseillé.
Usage
externe
- Limiter
l’usage de la consoude à un maximum de six
semaines par an pour éviter une possible accumulation des
pyrrolizidines dans l’organisme. Cependant, la
possibilité d’une
intoxication attribuable à des applications topiques est
théorique et
ne repose sur aucun cas répertorié chez les
humains. Au Canada, les
fabricants de crèmes ou d’onguents à
base de consoude doivent prouver
que leurs produits ne contiennent pas de pyrrolizidines ni les
variétés
de consoude interdites, soit la rugueuse (Symphytum asperum)
et la voyageuse Symphytum peregrinum.
- Ne pas employer sur une plaie
ouverte. Cependant, comme il s'agit d'une
des principales indications de cette plante, quelques sources la
recommandent tout de même pour cet usage, mais conseillent de
limiter
son application à trois ou quatre jours.
-
En décembre 2003,
Santé Canada émettait un avis conseillant aux
consommateurs d’éviter
tout produit renfermant de la consoude, y compris ceux qui sont
destinés aux usages topiques. Notez qu’il ne
s’agissait pas
d’une interdiction, mais d’un conseil :
Santé Canada continue
d’autoriser l’usage externe des produits
à base de consoude officinale
(voir Nouvelles dans Documents associés).
Contre-indications
- Les enfants, les femmes
enceintes et celles qui allaitent.
- Les personnes souffrant de
maladies hépatiques.
Effets
indésirables
- La consommation de
pyrrolizidines par voie interne peut provoquer des troubles
hépatiques graves.
Interactions
Avec
des plantes ou des suppléments :
Aucune
connue.
Avec
des médicaments
- En
cas d’usage
interne, les effets de la consoude peuvent théoriquement
s'ajouter à ceux des médicaments de
synthèse
hépatotoxiques
(acétaminophène – Tylenol®
–, amiodarone,
carbamazépine, isoniazide, méthotrexate,
méthyldopa, etc.).