Herbe amère

Solanum
americanum
Solanum nigrum
Solanum du nom latin “solamen“, consolation,
allusion aux vertus adoucissantes et soporifiques de ces plantes.
Autres noms vernaculaires :
Agoman; agouman; zeb à calalou:
Famille :
Solanacées( famille du piment).
Origine :
Variété américaine de la
morelle noire
européenne, elle est répandue dans toutes les
Antilles.
Espèce rudérale, elle pousse dans les lieux
abandonnés, sur les sols labourés, au bord des
chemins
et des routes. Sans préférences
écologiques
marquées, elle est aussi cultivée
près des
maisons où elle fleurit toute l’année.
Description :
C’est une herbe annuelle, à tiges
grêles, glabres ou
pubescentes pouvant atteindre 1m. Les feuilles alternes sont
lancéolées, aigues acuminées au
sommet,
atténuées a la base. Les inflorescences sont des
fleurs
blanches à tube court disposées en calice. Le
fruit est
une petite baie globuleuse, noir pourpre à
maturité.
Propriétés pharmacologiques :
L’herbe amère contient des
gluco-alcaloïdes
stéroïdiques du type solanine, en
quantité variable
selon les variétés, irritant pour le tube
digestif,
provoquant des vomissements, une diarrhée, et une
dépression respiratoire à haute dose. Ce sont les
baies,
surtout avant maturité, qui sont responbsables des
intoxications. Les symptômes principaux sont des troubles du
tube
digestif, et neurovégétatifs,
nausées,
vomissements, mydriase, sécheresse des muqueuses,
tachycardie,
suivis d’un délire tropinique, avec convulsions et
coma.
Les feuilles présentent une activité antibiotique
et
fongicide dus à la A- solanine. L’infusion des
feuilles
est spasmolytique. En Australie, un médicament contenant la
plante ( Curaderm) est commercialisé contre certains cancers
de
la peau. La toxicité décrite ci-dessus
concerne
essentiellement la variété européenne.
Historique et usages traditionnels :
Considérée comme toxique
en Europe, la variété tropicale est largement
utilisée dans la Caraïbe comme plante
médicinale et
alimentaire. Autrefois réputée comme
sédative
et narcotique , elle était employée au
moyen
âge par les moines dominicains pour anesthésier
les
malades avant une opération.
La
médecine des plantations
l’utilisait comme dépuratif et
vulnéraire. Les
feuilles étaient appliquées en cataplasme sur les
contusions, les brûlures, les ulcères de jambe, et
les
hémorroïdes.
A la Martinique, elle
est
considérée comme rafraîchissante, et
est
proposée contre les « inflammations »,
les
parasitoses intestinales, la rougeole, la diarrhée. En
Guadeloupe, elle est conseillée pour favoriser
l’allaitement, contre les affections de la bile,
l’hypertension, et comme délassant. En Guyane, la
décoction des feuilles est réputée
comme
antispasmodique et émétique à forte
dose. La
plante, macérée dans du rhum, est
utilisée contre
les morsures de serpent. Elle sert à préparer des
lochs
vermifuges.
A la Dominique, la
décoction des
tiges feuillées est préconisée contre
les douleurs
abdominales, le rhume, l’hypertension. Les feuilles
orexigènes, sont consommées en salade et potages.
La
plante est employée en bains rafraîchissants. Les
enfants
fabriquent de l’encre avec les fruits verts.
A Trinidad, les feuilles entrent dans la
composition de
remèdes contre l’inflammation des yeux, des
oreilles,
l’asthme, les aphtes, et comme relaxant.
A Cuba, elles sont décrites comme
fébrifuges
et anti
hémorroïdaires.
Au Guatemala, les principales indications de la
plante
sont l’anémie, les affections de la
peau, et les
leucorrhées, de même qu’au Venezuela
où la
plante est considérée de plus comme
tonique amer et
diurétique.
Emplois recommandés :
Dépuratif : verser 30g de feuilles jaunes, dans ½
litre
d’eau bouillante,. Laisser infuser 10minutes. Boire la
préparation dans la journée.
Troubles cutanés superficiels : Sur les verrues,
ulcères
cutanés et dermatites, appliquer localement une
décoction
des feuilles à 30g/l.
Anti-spasmodique : Boire trois fois/jour une tasse de
l’infusion
des feuilles jaunes à 30g/l.
Toxicologie :
N’utiliser que les plants jeunes et les feuilles jaunes.
Eviter absolument la plante couverte de fruits
développés mais non mûrs.
Respecter les doses recommandées.