Désolé
pour vous avoir tant fait attendre...avant de commencer ce long
chapitre, il était important de rêgler quelque
menus
détails du quotidien. Car il s'agît de
réduire en
quelque pages toutes la structure du cosmos et de construire un site
est encore une autre affaire!
Evidemment ce ne sera pas donné tout d'un bloc, mais pas
à pas comme chacun des chapitres et chacune des
nomenclatures du
répertoire des plantes du site.
Mais avant tout, il nous faudra faire un peu de
mathématiques pour bien comprendre l'essentiel de ce qui
devra suivre.
Nous allons étudier succintement la philosophie des
mathématiques, et non leur axiologie que nous avons
l'habitude
d'utiliser.
Le contenu ontique du nombre et de la
forme:
L’ordre, le rythme et la
proportion
Le nombre n’est en somme
qu’un
« squelette », faisant
état d’une mathématique
« sublime »,
d’un « ordre » et
d’un « rythme »
d’ordre sensible,
exprimant dans l’esprit des anciens sages une
« qualité »
relationnelle et non une
« quantité »
opérationnelle.
Le
« UN », le centre, première
puissance cosmique, est le point de
départ de la création dans sa progression de
l’informe (en lui n’existe aucune
forme) vers le formel, de l’in-défini vers
l’in-fini, de la vacuité éternelle,
immobile et intemporelle du Chaos primordial vers l’infinie
multiplicité des
cristallisations sensibles du monde extérieur.
Mais l’unité,
donc la monade, ne
pourrait exister sans le
« Deux », la dyade, structure
binaire, par
laquelle elle s’est dotée
d’énergie pour se constituer une autonomie en
enfermant par le « Trois »
(structure ténaire
« englobante »)
représenté par le triangle mais
désignant déjà une
sphère de significations, une portion de l’infinie
complexité du tout.
Le
« Trois », relation
« ténaire » est
déjà
l’ordre d’une globalité et se retrouve
dans la
croix, le vertical, l’horizontal et leur point de jonction.
Le
« Quatre » que nous
pouvons désigner comme la quadrature du
« trois » (quadrature
d’une
globalité) désigne un nouvel
« ordre » qui fait ressentir les
limites
« extérieures » et les
besoins en
« éléments »
Ainsi libéré de
toute dépendance, le
un s’est donc élancé vers la
multiplicité à l’aide des quatre forces
primaires,
les quatre « piliers » soutenant
l’univers des formes sensibles et
définissant par-là ses limites:
Le UN + le DEUX + le TROIS + le QUATRE
= le DIX (1+0),
Qui n’est d’autre
que le Cercle,
représentant d’une totalité, muni de
son point central, symbole de l’unicité,
ATMAN et BRAHMAN réunis, le Je et le
çà, et représente
l’achèvement d’un cycle,
ainsi que le retour à l’origine d’un
nouveau cycle.(Confirmant l’expression
du
Tao chinois : "Le Tao engendre l'Un, Un engendre Deux, Deux
engendre
trois, trois engendre toute chose".)
Les nombres sacrés
représentent donc
l’ordre, le rythme et la proportion dans la
création.
Les autres chiffres sont des
combinaisons des quatre premiers et leur sont reliés par
leurs signifiants,
comme le
sénaire, ou double
ténaire, qui nous intéresse ici plus
particulièrement : la double
trilogie, celle du haut et celle du bas.
Nous
pouvons déjà dégager de ces
idées de base les significations cosmiques
contenues dans un simple symbole comme la croix : elle est le symbole le plus
totalisant parmi les quatre symboles fondamentaux, avec le point, le
cercle et
le carré.
La croix n’est pas
l’attribut de la
chrétienté, mais un symbole universel
représentant l’univers et le microcosme
dans sa plus simple expression: le vertical uni à
l’horizontal; le spirituel au
matériel. Le point central est l’unité;
l’origine de toute ligne, de toute
figure.
Le
cercle même n’est que la croix en mouvement; le
point est un centre: il n’a pas
d’espace ni de masse et est donc paradoxalement
in-localisable. Le point n’est
pas le néant et nous pouvons nous le représenter
comme la condensation extrême
de tout l’univers.
Tout cercle se compose d'un centre et
d'une périphérie. Alors que le pourtour est
perceptible par les sens et se
définit dans le temps et l'espace, le milieu, le centre
reste un mystère -
intemporel, sans espace, échappant à toute
représentation.
Dans le bouddhisme
tibétain, ce milieu
mystérieux représente le commencement et la fin
de tout ce qui est.
Dans son symbolisme
ésotérique, le
centre est la zone du sacré par excellence, celle de la
réalité absolue ;
l’accès à son
« centre » est pour
l’individu un chemin initiatique
long et difficile, il représente une consécration
sinon une véritable
renaissance !C’est
au cours de ce voyage vers son âme que les mythes de la
descente aux enfers et
de la résurrection s’actualisent et
revêtent leur réelle signification.
Ainsi Le point central d’une
dyade représente le processus (toujours plus fondamental que
la structure, tout
comme l’inconscient l’est par rapport au
conscient), la relation elle-même,
d’une autre
« substance » que chacun des
pôles mais tout aussi réelle
quoique leur « mode » soit
différent.
Le point est donc le symbole de
l’instant,
du présent et par-là même de la
conscience: En effet le présent
est le centre de gravité entre le passé
et le futur.
Nous sommes construits par notre
passé
et en partie pilotés par nos futurs potentiels.
C’est pourquoi la plupart des
chercheurs ont
considéré que la pensée
est un mouvement, une activité
de
signification (peut être devrait-on dire pulsion) de la conscience
La
croix représente aussi
l’ordre
« sénaire » en ce
qu’elle décrit pour les
« anciens » un
mouvement de la pensée, dans une double trilogie: L'horizontale
représente la vision ordinaire, duale, paradigmatique, avec son
"centre" relationnel, composant la première trilogie. la branche
verticale représente l'axe des transcendances, avec son centre
syntagmatique représentant la deuxième trilogie. Leur
intersection représente le "centre des centres", la
corrélation des corrélations donnant la vision globale,
donc sénaire.. ces deuc visions, soigneusement
équilibrées donnent, entre analyse et
synthèse , la juste perception de la réalité du
phénomène observé par la conscience.
Voilà dans la figure
suivante un
exemple de représentation graphique de la
sphère sénaire universelle,
à laquelle j’ai ajouté ce
qu’elle
représente de
« totalisant », tout en gardant
à l’esprit que la découverte
des activités profondes de l’esprit humain se
dérobe à toute tentative de
formulation ou de conclusion qui empêcherait cette
découverte: Aucune espèce de
représentation empirique, graphique, verbale ou autre ne
peut être totalement
représentative d’une telle structure car pour la
décrire nous empruntons la
voie de la logique a laquelle justement elle ne
cesse de se dérober.
Cette figure représente
donc un
« mouvement », une
« translation » et ne se
prête donc qu’à
une « réduction phénoménologique »
qui est une expérience
individuelle attachée à l’instant
qu’Husserl appela l’épochè.
L’ordre
sénaire
Description
du mouvement sénaire de la
conscience :
Quitte à
répéter les choses, il n’est pas
inutile de rappeler que ce que nous allons
décrire ici est une véritable physique du mental,
que la conscience n’est pas
un objet, mais un processus fluide et indéfinissable, en
perpétuel devenir, qui
répond à des lois mathématiques
comparables à celles qui définissent les
différents états de la matière dans la
physique ondulatoire et quantique. C’est
un processus de synthèse et de donation de sens qui
mérite mieux le titre de
Trans-conscience car elle se situe entre des polarités de
nature
intentionnelles.
Ici le
psychologique n’est pas séparé du
physiologique, car la conscience dont nous
parlons ici doit être considérée comme
un organe diffus ayant une structure et
des fonctions qui ne tiennent pas de la seule conscience intellectuelle
dans
laquelle nous avons le réflexe de l’y confiner.
La
quadrature de l‘instant de la pensée sous
l’effet des deux modes de
la conscience (holiste et réductionniste) :
En A: le sujet (actif); l’observant
En B: l’objet (passif); l’observé
Evidemment, le schéma
inverse peut se
produire, où le monde interpelle la conscience et prend donc
la position
« active » et met en
état de sur-prise notre conscience d’abord
endormie. C’est le cas ou le monde prend la place de
l’observant, actif,
tandis que l’individu devient l’observé,
le sujet passif, qui par une
double inversion-quadrature mais cette fois en sens inverse, restituera
en fin
de compte au monde et en actes une réponse seconde
transfigurée et
chargée d’un sens nouveau.
Dans les deux
cas, le mouvement
« crucial » de la conscience
subit l’effet des deux
« transcendances »,
l’une holiste
et l’autre réductionniste
qui
nous permet alors d’observer cette structure
à six pôles que R. Abellio
décrit comme la structure
absolue de tout vécu de la conscience.
Le modèle
sénaire
permet de décrire
toute « transaction », y compris
les liens unissant l'observateur à
son objet d'observation, ou bien ceux de ce même observateur
face à l'ensemble
de ses pairs lorsqu'il explique son expérience ou sa
théorie.
En interprétant la
conscience au moyen
de cette représentation, ont peut visualiser les effets
d’un certain nombre de
cas ou l’une ou l’autre des deux translations,
inversions ou transcendances ne
s’effectuerait pas conformément aux lois
naturelles; Cette vision est si
« englobante » qu’aucun
domaine relationnel ne lui échappe: Elle
explique toute relation entre deux polarités
qu’elles soient du domaine
individuel, sexuel, familial, socioculturel, politique, biologique,
psychologique ou éthique: On ne peut que se
référer à l’ouvrage de
Raymond
Abellio, « La Structure
Absolue », pour faire le point sur les
immenses avantages que cette
« gnose » nous apporte en tant
qu’outil
de compréhension de tous les
phénomènes intersubjectifs ou transpersonnels; Cette
décomposition sénaire est le modèle de
toute structure enfermant une globalité.
Dans le cas où
l’individu n’utilise
pas ou très peu les deux transcendances, il restera toute sa
vie dans le cadre-plan
d’une qualité de conscience qui
méritera le titre de conscience ordinaire.
Réductionnisme et holisme,
analyse et
synthèse sont des approches complémentaires qui,
soigneusement équilibrées,
nous permettent d'acquérir une connaissance plus profonde de
la vie.
L’hexagramme, connu sous le nom
d’étoile de David chez les
hébreux, les chrétiens et les musulmans qui
représente
l’interpénétration de
« ce qui vient d’en
haut » et de « ce qui
vient d’en bas » pour former
« l’ Etoile brillante du
matin » dans son état
d’équilibre, n’est pas exclusif non plus
du judaïsme
et est un modèle parfait de la structure sénaire;
Il a exactement la même
signification ontologique que la croix, que le yantra indou, comme de
l’idéogramme chinois figurant le Yin et le Yang;
Elle figure également dans la
glyptique des civilisations méso-américaines.
Différentes représentations graphiques de l'ordre sénaire:
L'hexagramme, ou étoile de David, ou shatkona, yantra védique
Une combinaison typique qu'on
retrouve souvent dans la structure graphique d'un Yantra est la
superposition de deux triangles, l'un pointant vers le haut et l'autre
en bas, formant une étoile à six points (shatkona), également connu sous
le nom d'étoile de David. Cette forme représente symboliquement l'union
de Purusha et Prakriti ou Shiva-Shakti, sans laquelle il n'y aurait pas
de création.
Mandala
tibétain: l'ordre mental du monde. Son centre, le "bindu", est
un centre philosophique sensé représenter un "condensé" extrème de tout l'univers.
Le Sri yantra, le plus grand des yantras.:
Quand le plus haut stade d’exaltation
est atteint, le Yantra est internalisé et devient complexe psychique. La vérité
du cosmos est illuminée dans le yantra.
Dans son voyage vers son centre philosophique, le méditant
expérimente dans le ressentti le mème processus qui
préside à l'édification de toutes les formes
visibles; il devient le yantra, il est le cosmos.
Deux énergies
s’imbriquent pour former
l’univers visible; le matériel et
l’immatériel, le masculin et le
féminin,
Elohim et Gaïa, L’une représente
l’immanence des choses, l’autre
l’émanence,
l’Etre et le Paraître, le stable et
l’instable.
Toutes ces représentations
et bien
d’autres peuvent être
interprétées au moyen de l’ordre
sénaire; Elles sont des
représentations graphiques du mouvement de la
pensée, comme les mantras
en sont des représentations sonores, censées
déclencher chez le méditant la
vision globale, «cruciale» de l’univers,
en reprenant possession de son
« centre de gravité »
point central et immobile de la conscience
intérieure, pôle du vécu de tous les
instants et de toute expérience où
l’alpha
et l’oméga, le temps et l’espace sont con-fondus
dans une seule vibration que
nous pouvons désigner par un mot: l’Etant,
« celui qui est , qui
était et qui devient ! »
Nous attribuons ainsi à la
conscience
une qualité de « fonction
d’équilibre »
de
« fonctions d’ondes »
à laquelle nous pouvons attacher les
caractères propres à la physique ondulatoire
(ampleur, intensité, fréquence)
comme nous le verrons par la suite.
Cette
« option » est loin
d’être considérée comme une
réalité dans la communauté
scientifique moderne,
contrairement à la société orientale
ancestrale dans laquelle elle a été le
seul postulat pendant des millénaires
de toute investigation que l’on
peut dire scientifique
« intérieure » au
détriment des visées
égoïques des individus, et au mépris de
certaines valeurs comme ce que nous
appelons aujourd’hui « le
confort matériel».
Les valeurs
sont inversées
dans
chaque mode de pensée, mais nous pouvons être
certains que des deux cotés, les
excès d’internalité
ou d’externalité
vécus comme des paradigmes
sont terribles de
conséquences et d’aliénations pour
notre espèce.
Ces deux modes de la conscience
poussés par excès d’un coté
comme de l’autre conduit l’homme à un
état de
« crise » telle que celle que
connaît aujourd’hui notre
société qui
vit les deux tendances contraires mises
« brutalement » face à
face
par les contraintes d’une mondialisation
« modélisée »
qui ne tient
compte, elle, que des rapports
« externaux ».
Le mode empirique ou physique du
monde: l'ordre fractal des mathématiciens