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Ricinus communis
Euphorbiacées

Autres noms vernaculaires : Carapate ; palma-christi ; huile de castor des anglais, huile d’Amérique, baume de serva.      

Famille : Euphorbiacées (famille de la « graine en bas feuille »)

Origine : Originaire d’Afrique, probablement d’Ethiopie, le ricin est devenu pan tropical. Il fût importé d’Espagne au tout début de la colonisation. Il abonde dans toute la Caraïbe à l’état subspontané, en ne manifestant pas de préférence écologique. Il est cultivé dans de nombreux jardins créoles comme plante médicinale. De végétation rapide il se multiplie par graines et fructifie pratiquement toute l ‘année.

Description :

Arbuste pouvant atteindre six mètres, freuilles palméo-lobées de 10 à 60 cm, lobes oblongs ou lancéolés, aigus, glandulaires- dentés.

Fleurs monoïques en racèmes à fleurs pistillées à la base. Calice étaminé de 6 à 12 mm, le calice pistillé de 4 à 8 mm. Capsule de 1.5 à  2.5 cm, ovale, à épines charnues . Les inflorescences sont en panicules dressées, les fleurs mâles à la base, lezs fleurs femelles vers le sommet. Les fruits sont des capsules épineuses vertes, devenant noires et déhiscentes quant ils sont mûrs, contenant trois graines marbrées, luisantes et lisses.

Propriétés pharmacologiques :

L’huile de ricin contient une grande quantité de substances chimiques, les plus importantes d’entres elles sont les caroténoïdes (pro-vitamine A), des tocophérols (vitamine E), des AGPI, des phospholipides (lécithines, céphalines et sphingomyélines), des stérines (vitamine B-stérine et autres)…

Cela représente un concentré de substances biologiquement actives, les caroténoïdes se transformant dans l’organisme en vit. A, dont les propriétés épithélisantes notamment sont bien connues, les tocophérols, ou vit. E sont par excellence les anti-oxydants naturels qui interviennent dans la régulation des processus cellulaires de vieillissement,  et qui évitent la destruction du DNA , les acides gras poly insaturés ou vit. F permettent l’exfoliation des couches superficielles endurcies dans les tissus (spécialement dans la peau), ce qui facilite leur drainage, les phospholipides et en particulier les lectines, préviennent l’accroissement du cholestérol, dans le sang en favorisant sa dégradation physdiologique. Touts ces substances interviennent dans l’échange des graisses et dans le métabolisme du cholestérol dans l’organisme.

La graine renferme 50% de lipides (acide dihydroxystéarique et triglycérides de l’acide ricinoléïque), des protéines, des glucosides, de la ricine, de la ricinine, des stérols, des vitamines, des enzymes (lipase, invertase et maltase) et du squalène. La ricine est une toxalbumine de constitution polypeptidique, formée de deux chaines d’acides animés unis par un pont disulfure.

La ricine est normalement absente de l’huile obtenue par pression et elle est dénaturée par l’action de la chaleur.

La ricinine est un alcaloïde dérivé de la pyridone. Le tourteau de la graine dontient du ricinallergène.

L’huile contient des glucides, des tannins, des phospholipides et des hydrocarbures.

La feuille contient de l ‘acide gallique, shikimique, ellagique, férulique, p-coumarinique, ainsi que les flavonoqîdes suivants : rutine, quercitrin et isoquercitrin.

La feuille présente une activité antimicrobienne in vitro contre bacillus subtilis et staphylococcus aureus.

L’extrait aqueux des parties aeriennes présente une activité in vitro contre Escherichia coli, pseudomonas aeruginosa, salmonelle newport, S. typhi, Sarcina lutea, Schigella flexneri, Staphylococcus albus et aureus.

Dans la tige, a été mise  en évidence la présence d’un acétate d’une sapogénine stéroïdique.

 

Historique et usages traditionnels :

                 Raticide avec les tourteaux ;

                 Traitement des blennoragies (r. Dominicaine).

                 En frictions comme révulsifs et vésicants chez les malades atteints de pneumonie et autres affections fébriles.

                 Eméto-purgatif à dose proche de la toxicité ;

                 Les indiens caraïbes utilisaient les feuilles chauffées en cataplasme contre les douleurs internes, et les graines en infusion dans la gonhorrée.

                 Feuilles vertes pulvérisées contre les brûlures en Martinique.

                 Imbibées de vinaigre contre les coups de soleil  (Martinique)

                 Huile en friction contre les rhumatismes articulaires .

Toxicité :  

Plante potentiellement très toxique

Nature du toxique : Les graines de ricin renferment de la ricine, l'une des toxines végétales, d'origine protéique, les plus nocives ; le ricin contient également un allergène : le ricinallergène, qui fut la cause d'allergies graves dans les industries d'extraction de l'huile mais également à proximité des huileries de ricin ; l'huile enfin est riche en acide ricinoléique

Organes incriminés : Graines et huile

Symptômes :
• Toxicité des graines :
- troubles digestifs : nausées, vomissements intenses et prolongés, diarrhées éventuellement sanglantes, douleurs abdominales
- hyperthermie, tachycardie et contraction tétaniques avec spasmes de la gorge
- sueur abondante et congestion des organes génitaux
• Toxicité de l'huile :
- purgation drastique par altération de la membrane intestinale avec perte en eau et en électrolytes

Remarques :

• La ricine serait le toxique utilisé dans l'affaire des "parapluies bulgares" qui défrayât la chronique à la fin des années soixante-dix : le poison, dissimulé dans une microbille percée de 2 trous était injecté à la malheureuse victime (opposants politiques réfugiés à l'étranger).
• Selon les auteurs, 3 à 5 graines provoqueraient la mort d'un enfant, 10 à 12 celle d'un adulte. La réalité est plus nuancée, avec une notamment une mortalité bien loin d'être aussi importante, qui s'explique peut-être par le fait que la graine est rarement mastiquée.