Herbe
puante
Senna
occidentalis L.
Autres noms
vernaculaires :
A.F:
Balambala, café batard; casse puante;, zèb piant
Bar: Sticking bush
Car.His: brusca hedionda; frigolillo Negro.
Dominique:
Café moka femelle, jumbie coffee; zebpyant; wild coffee.
Fr:
Casse occidentale; dartrier; faux kinkéliba.
G. :
Café zeb pyant ; digo, indigo.
H . :
café nèg ; pwa pyant.
J. : Stinking weed ; wild
coffe.
P.R.: Coffe senna, hedionda, stinking weed.
Ste Lucie: café zépyant,
wild coffee.
Trinidad : Bruca, café buca; granny
coffee; jamaïca
dendelion, maiomal coffe; wild coffe; zeb pyant.
Remarque:
Balambala est une
déformation de “Mbala
mbala fin”, nom de la plante en dialecte bambara
d’Afrique de l’ouest.
Famille :
Césalpiniacées(
comme le cassia
alata).
Origine :
Originaire
d’Afrique tropicale, cette
plante aurait été introduite aux Antilles au
cours de la période coloniale.
Elle se rencontre dans toutes les régions tropicales du
globe. Espèce spontanée
qui se dissémine facilement par graines, l’herbe
puante pousse surtout sur les
terrains en friches, les décombres, dans les lieux incultes
ou sur les bords
des chemins, jusqu’à 600m d’altitude.
C’est une mauvaise herbe qui envahit les
cultures. Elle
fleurit et fructifie de
juillet à février.
Description :
L’
herbe puante est une herbe ou sous-arbrisseau dressé,
pouvant atteindre plus
d’un m. de haut. Les feuilles sont composées de 4
à8 paires de folioles ovales.
La base du pétiole présente une glande
noirâtre qui attire souvent les fourmis.
Les fleurs jaunes donnent de nombreuses gousses
légèrement arquées contenant
dix à vingt graines brunes.
Propriétés
pharmacologiques :
Les
feuilles contiennent des dérivés
anthracéniques responsables de l’action
laxative, des flavonoïdes diurétiques en
abondance.( vitexine). La graine
renferme une toxalbumine dont la toxicité est comparable
à celle de l’abrine,
un alcaloïde( N-méthylemorphine) et des
dérivésanthraqinoniques ( Kerharo 1974
)KIM et al , 1971).
La
torréfaction détruit la toxalbumine
présente dans les graines fraîches.
L’activité anti-helminthique sur les parasites de
la peau a été démontrée(
Burdhiraja et Garg, 1973 ; Caceres et al, 1988). La plante
entière possède
des activités anti-inflammatoires, cholagogues et
laxatives.( Pouset,
1989 ; Dabral et Sharma, 1983).
Historique
et usages
traditionnels :
L’
herbe puante a
été longtemps considérée
comme un panacée ; elle était
utilisée comme
succédané de la quinine par les
médecins français exerçant en Afrique
occidentale. Descourtilz (1827) conseillait l’usage des
graines et des feuilles
contre les calculs vésicaux et rénaux, alors que Duss (1897)
considérait les feuilles comme dépuratives
purgatives et sudorifiques, et
citait
les graines comme fébrifuges et emménagogues.
Les
feuilles
écrasées étaient-
appliquées contre les »
inflammations » externes.
La
décoction de la
racine servait de contre-poison. Les graines
torréfiées sont depuis longtemps
utilisées sous les tropiques comme
succédané du café ; cet usage
était
aussi connu des indiens Caraïbes.
Les
feuilles
étaient utilisées pour provoquer
l’accouchement. Au Sahel, les matrones
accoucheuses ont maintenu cet usage.
L’infusé
des
graines pilées et le décocté de la
racine sont réputées emménagogues et
efficaces dans les douleurs menstruelles et rhumatismales. La plante
entière
est réputée pour ses
propriétés anti-diurétiques,
sudorifiques, fébrifuges et
dépuratives.
En
Martinique, la
tisane des feuilles est réputée pour les calculs
rénaux, de la constipation et
des parasitoses intestinales. Les propriétés
résolutives et émollientes des
feuilles fraîches sont mises à profit dans le
traitement , à base de
cataplasme, de certaines maladies de la peau ( eczéma,
dartre, gâle).
Emplois
recommandés :
Cholagogue,
laxatif : Porter
à ébullition un litre d’eau contenant
15 g de feuilles ; boire cette décoction le soir au
coucher.
troubles
cutanés superficiels : contre
les urticaires, dartre, ulcères , panaris,
abcès et dermatophytes, frictionner
la peau avec des poignées de feuilles sèches
écrasées.
Diurétique :Boire
une tasse trois fois
par jour, de l’infusion des feuilles à 30g/l.
Fébrifuge : Laisser infuser une
poignée de graines
torréfiées dans un litre d’eau
bouillante. Prendre une cuillerée à
café de
cette infusion trois ou quatre fois /jour.
Toxicologie :
La
plante ne doit pas être donnée aux femmes
enceintes, car elle contient des hétérosides
anthracéniques, ocytociques, et
elle est abortive à haute dose.
Ne pas
consommer les graines fraîches qui sont fortement
neurotoxiques.