L’ordre fractal 

L'ordre fractal et l'ordre sénaire sont des concepts intriqués; l'un signifie l'autre dans un mode de polartités dynamiques et inter-relationnelles.

l'ordre fractal correspondrait dans le model sénaire à l'amplification paradigmatique liée au phénomène d'entropie

 

  Beaucoup de nos considérations pourraient être interprétées comme des notions tenant de la métaphysique, de l’invérifiable si une grande vague de découvertes de la structure intime de l’univers et du mode d’organisation de la matière vivante n’avaient aiguisé la curiosité d’un grand nombre de nos savants qui ont pu, a l’aide de l’informatique et par certaines propositions mathématiques, faire apparaître des formes étranges qui rappelaient avec force des dessins rencontrés dans les formations naturelles, des dessins d’une géométrie particulière et répétitive que l’on pouvait observer sur des éléments aussi disparates que les conques marines, les ailes de papillons, l’écorce des fruits etc.,  et ont tenté d’en découvrir les lois, introduisant des termes nouveaux qui rendent bien compte des mécanismes incontournables, immuables et universels auxquels ils ont attribué les noms de fractals, d’auto similarité, des notions de récurrence ou d’homothétie interne  que nous examinerons ensemble ici.

En effet, ce qu’ont découvert nos savants grâce à l’outil informatique qui leur a permis de reproduire à grande échelle un certain nombre d’événements aléatoires apparemment liés aux lois du hasard, ce sont des structures qui prennent un sens et acquièrent au bout d’un certain nombre d’itérations successives, de nouvelles propriétés que ne peuvent expliquer à elle seule la simple addition des propriétés particulières à chacune.

L'étude du chaos a permis de découvrir la structure complexe de phénomènes apparemment simples, et inversement, la structure simple de phénomènes apparemment complexes.

Les nombreuses études contemporaines qui font référence à la façon dont le chaos s’organise, posent la question de  l’intervention du hasard dans l’organisation du cosmos: soudain on s’aperçoit qu’il porte en lui un sens, qu’il s’auto organise et donc de plus en plus on ressent la nécessité de lui attribuer une conscience; on s’est rendu compte que la réalité dépasse  les spéculations les plus osées : Dans les choses de la création, rien n’est statique; Il existe dans l’univers une dynamique que nos outils modernes ne peuvent évaluer dans leur complexité mais qu’on peut seulement ressentir par un processus de reconnaissance intuitive globale sans lequel l’analyse intellectuelle reste insuffisante.

Ainsi, certains pensent aujourd'hui que la totalité des formes de la nature, y compris celles qui paraissent les plus compliquées, les moins symétriques, les plus détaillées, ont pour origine de simples processus chaotiques qui génèrent des formes à propriétés fractales plus ou moins évidentes au bout d’un certain nombre d’ « itérations » successives.

«  Le chaos est un comportement imprévisible apparaissant dans un système déterministe si sensible aux conditions initiales qu'une légère variation de ces dernières suffit pour que le système global subisse des effets imprévisibles et par là même chaotiques. » [1]

Les phénomènes chaotiques s'inscrivent dans les nouveaux champs de la pensée complexe, aux côtés de la science non-linéaire, des systèmes dynamiques, de l'auto-organisation, de la vie artificielle, des réseaux de neurones, etc., que seuls les ordinateurs sont capables d'étudier.

Le chaos, d’ailleurs, n’affecte pas les systèmes seulement dans leur développement temporel, mais aussi dans leur étendue spatiale, des phénomènes cohérents entre eux se produisant au même moment à différents endroits d'un même système. On parle alors de chaos spatio-temporel. (On a l’exemple des « solitons » océaniques qui sont de gigantesques ondes reflétant un « ordre surgit du chaos » se déplaçant lentement traversant même les tempêtes.)

Ce qu'on nomme "fractals" est un concept attaché au Chaos, C'est un "ordre surgi du chaos!" qui montre des propriétés d'auto organisation inhérent à lui-même.

Tous les objets fractals ont comme propriété principale d'être construits par le processus récurrent fondé sur l’homothétie interne: certains sous-ensembles se déduisent d'une partie précédente par homothétie, et un certain contingent de copies de ces sous-ensembles permet de reconstituer l'ensemble tout entier.

Ce terme de « fractals » fut employé pour la première fois en 1960 par Benoit Mandelbrot, un mathématicien français installé aux USA, qui implique cette notion élémentaire, Le rapport d’homothétie interne des fractales ou loi d’autosimilarité.

Cette géométrie donne à la nature une image anguleuse et non arrondie, rugueuse et non lisse. C'est une géométrie du grêlé, du criblé, du disloqué, du tordu, de l'enchevêtré, de l'entrelacé
. exemple de fractales naturelles: Le choux romanesco
Récurence d'échelle en échelle chez la fougère

Comme prédit par la théorie, les structures observées à toutes les échelles se ramènent à l’unique constante fondamentale qui se manifeste par le phénomène d’auto similarité. Chaque échelle est à considérer dans son unité comme une structure holographique qui contient les données de l’univers tout entier, comme un niveau différent d'état: En faisant le zoom sur un état, on atteint, en changeant d'échelle, l'état suivant.

On peut aller aussi bien vers l'infiniment petit comme vers l'infiniment grand. On rejoint ici la théorie du « holomouvement » de D.Bohm à partir de laquelle il décrit l’univers comme une  totalité inconnue et indéfinissable de mouvements fluides.(David Bohm, « la plénitude de l’univers » )

On s’est rendu compte aujourd’hui que toutes les formes vivantes obtenues par la nature dans son expansion adoptent ces schémas que l’on est arrivé aujourd’hui à reproduire artificiellement grâce à l’informatique.

Tout comme dans le holomouvement de Böhm (http://www.astrosurf.com/luxorion/bohm-ordreimplicite.htm) ou  dans l’ordre sénaire de Raymond Abellio, une définition exacte, rigoureuse et mathématique des fractals est quasiment impossible et les pionniers du chaos déclenchèrent l’incompréhension ou l’indignation de nombre de leurs collègues.

Benoît Mandelbrot lui-même, qui a mis au point le concept et inventé le terme de fractal, déclare qu'on ne peut donner qu'une « définition empirique », aucune définition mathématique n'étant entièrement satisfaisante. Cependant, on peut relever plusieurs aspects caractéristiques des fractals et ce sont elles qui nous permettent enfin de comprendre des aspects de la santé qui sont primordiaux.

La structure fractale et la science du chaos ont aidé à comprendre maintes dysharmonies du corps humain:

Certains biologistes théoriciens commencèrent à découvrir qu'une organisation fractale contrôlait les structures à tous les niveaux du corps humain: Des impulsions aux muscles cardiaques, tout cela se révéla fractal. [...] un labyrinthe de bifurcations auto similaires sur des échelles de plus en plus petites.(http://science-univers.qc.ca/cosmologie/fractale.htm#s01)

A l'intérieur de notre corps on trouva de multiples structures de type fractal: le réseau sanguin coronaire, les voies respiratoires, l'intestin grêle, les neurones... et on se rendit compte que nombreuses maladies ont pour origine un trouble fonctionnel d’origine chaotique: Désordres respiratoires, périodicité  des irrégularités des cycles de croissance des cellules cancéreuses, fortes variations des globules blancs et rouges lors des maladies du sang, fibrillation du muscle cardiaque, imprévisibles parfois après toute une vie de battements, soit deux milliards de cycles ininterrompus; Les crises épileptiques, la maladie de Creutzfeldt-Jacob, etc.

Les poumons, dont l'organogénèse est de mode fractal.

Le réseau vasculaire est une organisation fractale, un labyrinthe complexe de bifurcations auto similaires sur des échelles de plus en plus petites. Il apparaît ainsi un motif géométrique qui se répète sur des échelles de plus en plus petites, comme nous le verrons dans les détails à propos des réseaux vasculaires coronariens. Quelle que soit l'échelle à laquelle on regarde cette structure, l'aspect paraît identique, il y a donc bien auto similarité. La structure est lacunaire. Sa dimension est non entière, elle est fractale. 

La perfusion tissulaire est assurée par un réseau vasculaire dont la géométrie fractale optimise la distribution ubiquitaire du fluide-vecteur: le sang. Cette optimisation est bien réelle: le réseau vasculaire (moins de 4% du poids du corps) a un volume fini ( 5 litres) et offre une surface d'échange au niveau capillaire, non pas infinie, mais infiniment grande, sans enchevêtrements ni redondances. Les capillaires sont des vaisseaux d’un diamètre variant de 5 à 30 microns, leur paroi est une membrane filtrante à perméabilité variable qui règle les échanges entre le sang et les liquides extracellulaires.

La longueur variable des capillaires d’un homme normal atteint 100 000 km soit deux fois et demi la tour de la terre à l’équateur. Leur surface totale filtrante couvrirait 6300 m2 !

Tout ce qui est matériel est discontinu,  voire fractal au sein d'un ensemble fini. Même la société est un ensemble d'individus, chaque individu est un système d'organes, chaque organe est composé de cellules, elles-mêmes composées d'organites, formés de molécules, assemblages d'atomes, eux-mêmes formés de particules élémentaires. On constate la discontinuité matérielle à chaque niveau, même s'il y a une apparente continuité globale morphique et fonctionnelle qui en constitue le lien.

Nous pourrions continuer ainsi en allant vers des particules de plus en plus petites comme nous pourrions aller dans l'autre sens vers l'infiniment grand. Tout est question d'échelle. Cela dépend de quel angle nous observons les choses.

Des cellules, aux tissus, des organes à l’individu, des individus à la société toute entière, Chaque changement d’échelle hérite du même modèle d’expansion basé sur la spontanéité et la coopération avec le milieu ambiant.

Retour à La santé holiste